President Aoun: We Are Only Connected to Lebanon, but We Are Francophones
President Joseph Aoun declared on the International Day of La Francophonie that being Francophone is not just a matter of language but a matter of belonging to a culture and civilization, to a system of values—an entire intellectual system.
In his speech on this occasion, President Aoun stated:
“Dear audience, when I was invited to sponsor this event, two questions immediately came to my mind: Why and what are we celebrating? More importantly, what does it mean to be Francophone?”
He continued: “The answers came quickly, from every moment of our lives and every word we speak. Being Francophone is not just about language. As a people and as communities on this land, we have moved between several languages throughout our history—from Canaanite and Aramaic to Arabic, across long centuries.”
He added: “At different times, we have had a mother tongue, a spoken language, another for writing, and a third for science, culture, or research. Francophonie is certainly not about affiliation with another country.”
Aoun affirmed: “We are connected only to Lebanon, from the moment it was mentioned in the sacred books until the end of time. Yet, we are indeed Francophones. This is a deeper and greater issue—it is about belonging to a culture and civilization, to a system of values, indeed, to an entire intellectual framework (Episteme).”
He continued: “To be Francophone means to stand with reason against madness, like Descartes. To stand with aesthetics against ugliness, like Paul Valéry. To stand with the citizen, not the ruler, as in the first ‘Charter of Rights.’ To be Francophone is to commit to the principles of ’Liberty, Equality, and Fraternity.’”
He added: “It means being open to the entire world, hearing and gathering in the language of Molière all the sufferings of the oppressed and all human emotions—from the poetry of Léopold Senghor to the authenticity of Aimé Césaire, from the feminism of Assia Djebar to the musicality of Nadia Tueni, and dozens upon dozens of great figures whose names I cannot fully enumerate.”
He continued: “To be Francophone means, as a citizen, to uphold the absolute and indivisible sovereignty of your state, according to Bodin’s principle. It means embracing ‘The Spirit of the Laws’ in combating any form of tyranny, as Montesquieu did, and supporting the founding will of the people.”
He added: “To be Francophone means to be both a believer and secular at the same time—to give to God what is God’s and to Caesar what is Caesar’s, on the basis that ‘Whoever wills—let them believe, and whoever wills—let them disbelieve.’ It means having the full right to be different in everything, yet remaining equal in everything.”
Regarding the Arab world, Aoun stated: “To be Francophone means to stand with the rights and causes of the Arab world, just as the great De Gaulle did in 1967 and as his intellectual legacy continues to support our rights and causes.”
He concluded: “Finally, what does it mean to be Francophone concerning Lebanon? Quite simply, it means believing, along with Lamartine, that Lebanon is not just a country, but ‘a temple where the cedars are living pillars that uphold its sky.’”
“Most importantly, regardless of the words you speak, never forget to always speak one language—the language of love for every human being and for all that is human. This, we believe, is Francophonie. And for this, we celebrate today.”
Le Président Aoun : Nous ne sommes liés qu’au Liban, mais nous sommes francophones
Le Président Joseph Aoun a déclaré, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, qu’être francophone n’est pas seulement une question de langue, mais une question d’appartenance à une culture et à une civilisation, à un système de valeurs—une véritable épistémè.
Dans son discours prononcé pour cette occasion, le Président Aoun a affirmé :
“Chers présents, lorsque vous m’avez invité à parrainer cette journée, deux questions me sont venues immédiatement à l’esprit : pourquoi et que célébrons-nous ? Et surtout, qu’est-ce que cela signifie d’être francophone ?”
Il a poursuivi : “Les réponses me sont venues rapidement, dans chaque instant de notre vie et dans chaque mot de notre langue. Être francophone n’est pas une question de langue. En tant que peuple et communautés sur cette terre, nous avons traversé plusieurs langues à travers notre histoire : du cananéen et de l’araméen à l’arabe, à travers de longs siècles.”
Il a ajouté : “À différentes époques, nous avons eu une langue maternelle, une langue parlée, une autre pour l’écriture et une troisième pour la science, la culture ou la recherche. La francophonie n’est certainement pas une question d’attachement à un autre pays.”
Aoun a affirmé : “Nous ne sommes liés qu’au Liban, depuis qu’il est mentionné dans les livres sacrés jusqu’à la fin des temps. Pourtant, nous sommes bel et bien francophones. C’est une question plus profonde et plus noble. C’est une question d’appartenance à une culture et à une civilisation, à un système de valeurs, à un cadre intellectuel complet (épistémè).”
Il a poursuivi : “Être francophone, c’est être du côté de la raison face à la folie, comme Descartes. C’est être du côté de l’esthétique contre la laideur, comme Paul Valéry. C’est être du côté du citoyen et non du gouvernant, comme dans la première ‘Déclaration des droits de l’homme’. Être francophone, c’est s’engager pour les principes de ‘Liberté, Égalité, Fraternité’.”
Il a ajouté : “C’est être ouvert au monde entier, entendre et rassembler dans la langue de Molière toutes les souffrances des opprimés et toutes les émotions humaines… de la poésie de Léopold Senghor à l’authenticité d’Aimé Césaire, du féminisme d’Assia Djebar à la musicalité de Nadia Tueni, et à des dizaines et dizaines d’autres grandes figures que je ne peux pas toutes citer.”
Il a poursuivi : “Être francophone, c’est, en tant que citoyen, défendre la souveraineté absolue et indivisible de son État, selon le principe de Bodin. C’est être avec ‘L’Esprit des Lois’ contre toute tyrannie, comme Montesquieu, et avec la volonté fondatrice du peuple.”
Il a ajouté : “Être francophone signifie être croyant… et laïc… en même temps. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu… et à César ce qui est à César, sur la base du principe ‘Que celui qui veut croire, croie, et que celui qui veut renier, renie.’ C’est avoir le droit absolu d’être différent en tout, mais toujours égaux en tout.”
Concernant le monde arabe, Aoun a déclaré : “Être francophone, c’est défendre les droits et les causes du monde arabe, comme l’a proclamé le grand De Gaulle en 1967, et comme son héritage intellectuel continue de soutenir nos droits et nos causes.”
Il a conclu : “Enfin, qu’est-ce qu’être francophone par rapport au Liban ? Tout simplement, c’est croire, avec Lamartine, que le Liban n’est pas seulement un pays, mais ‘un temple où les cèdres sont des piliers vivants qui soutiennent son ciel’.”
“Le plus important, c’est de ne jamais oublier, peu importe les mots que vous utilisez, de toujours parler une seule langue : la langue de l’amour pour chaque être humain… et pour tout ce qui est humain. Voilà ce que nous croyons être la francophonie. Et c’est pour cela que nous célébrons aujourd’hui.”