Today’s Opinion:
25-4-2025
The first person to describe Iran’s expansionist project in the region as the “Shiite Crescent” was King Abdullah II in 2004. He coined the term after closely observing Iran’s growing influence following the fall of Saddam Hussein’s regime in 2003 and Tehran’s ability to link its sphere of influence to Beirut via Baghdad and Damascus. Later, Iranian officials began arrogantly boasting of having control over four Arab capitals, including Sana’a.
The period from 2003 until the “Al-Aqsa Flood” in 2023 constituted the golden era of the Iranian project, despite several major storms it managed to weather, among them the Cedar Revolution and the withdrawal of Assad’s army from Lebanon in 2005, the July War in 2006, the Syrian civil war, and the assassination of Qassem Soleimani.
However, the Al-Aqsa Flood war effectively neutralized the Iranian axis. It destroyed both Ham—as and Hezb and brought down the Assad regime. These developments rendered obsolete the strategies of “buying time,” “deterrence balance,” “strategic patience,” and the like. Most notably, Assad’s fall severed the vital link in the Iranian axis, and with the collapse of its Syrian connection, the “Shia Crescent” also collapsed.
After such fundamental shifts, betting on time has become a suicidal delusion. Any rational observer can see that the axis has come to an end. Hezb’s interest now lies in abandoning its armed project, which has lost all regional and local prospects. The group has been pushed away from both the Israeli and Syrian borders, and the official Lebanese stance consistently affirms that only the state may possess weapons. Meanwhile, Hezb’s insistence on holding onto its arms is costing its own community dearly, preventing their return to their villages, obstructing reconstruction, and inflicting ongoing loss of life and constant fear of displacement. The weapons, once claimed to offer protection, have turned into an existential threat to the people. Events have shown they are of no use, neither in war nor in its aftermath.
Lebanon has entered a new era. Denial is no longer useful; it merely wastes time and harms all Lebanese. There is no going back, to the past, to war, or to the “Shiite Crescent.” The only path forward is a return, exclusively and inevitably, to the project of the state.
Point du jour :
25-04-2025
La première personne à avoir décrit le projet expansionniste de l’Iran dans la région comme le « Croissant chiite » fut le roi Abdallah II en 2004. Il a forgé ce terme après avoir observé de près l’influence croissante de l’Iran à la suite de la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, et la capacité de Téhéran à relier sa sphère d’influence à Beyrouth via Bagdad et Damas. Plus tard, des responsables iraniens ont commencé à se vanter ouvertement de contrôler quatre capitales arabes, y compris Sanaa.
La période allant de 2003 jusqu’au déclenchement de la guerre du « Déluge d’Al-Aqsa » en 2023 a constitué l’âge d’or du projet iranien, malgré plusieurs tempêtes majeures qu’il a su surmonter : la Révolution du Cèdre et le retrait de l’armée d’Assad du Liban en 2005, la guerre de juillet 2006, la guerre civile syrienne, et l’assassinat de Qassem Soleimani.
Cependant, la guerre du Déluge d’Al-Aqsa a effectivement neutralisé l’axe iranien. Elle a détruit à la fois Ham—as et Hezb, et a fait tomber le régime d’Assad. Ces événements ont rendu obsolètes les stratégies de « gain de temps », « équilibre de la dissuasion », « patience stratégique », et autres approches similaires. La chute d’Assad a rompu le maillon vital de l’axe iranien, et avec l’effondrement de sa connexion syrienne, le « Croissant chiite » s’est également effondré.
Face à de tels bouleversements, parier sur le temps est devenu une illusion suicidaire. Tout observateur rationnel peut constater que l’axe est arrivé à sa fin. L’intérêt de Hezb réside désormais dans l’abandon de son projet armé, qui a perdu toute perspective régionale et locale. Le groupe a été repoussé tant des frontières israéliennes que syriennes, et la position officielle libanaise affirme constamment que seules les forces de l’État peuvent porter des armes. Par ailleurs, l’entêtement de Hezb à conserver ses armes coûte cher à sa propre communauté, empêchant leur retour dans leurs villages, bloquant la reconstruction, et infligeant des pertes humaines continues ainsi qu’une peur permanente d’un nouvel exode. Ces armes, jadis prétendument destinées à les protéger, sont devenues une menace existentielle pour le peuple. Les événements ont démontré leur inutilité, tant en temps de guerre qu’après.
Le Liban est entré dans une nouvelle ère. Le déni n’a plus d’utilité ; il ne fait que gaspiller du temps et nuire à tous les Libanais. Il n’y a plus de retour possible : ni vers le passé, ni vers la guerre, ni vers le « Croissant chiite ». La seule voie possible est le retour, exclusif et inévitable, au projet de l’État.