The Cultural Department of the Media and Communication Division of the “Lebanese Forces” issued the following statement
With deep sorrow and great grief, the Cultural Department mourns, along with all Lebanese people, the loss of a great actor, Antoine Kerbaj, who contributed immensely to Lebanese art through unforgettable works in television and theater.
Kerbaj’s story is both simple and extraordinary, as he realized his dream in a land of shifting sands and treacherous platforms. He descended from the heights of Mount Sannine to Beirut and became the star he aspired to be. Yet, he was a modest star, maintaining distance from consumerist trends and superficial platforms.
He was at the heart of the Lebanese theater scene—part of the Modern Theater School with Mounir Abou Debs, the Lebanese Theater Circle with Antoine and Latifa Moultaka, and the Free Theater Group with Berge Vaslian and his peers.
He embodied an exceptional model of the new actor, one who broke through the barriers of rhetoric and grandstanding—moving beyond the traditional image of the “heroic” actor measured by the volume of his voice, his puffed-up chest, and exaggerated expressions typical of that era.
Antoine Kerbaj had an undeniable presence. His stance spoke volumes, his walk resonated. He commanded attention with his towering figure, strong presence, and expressive energy—always alert, always tuned in, as if his body were a radar in constant motion.
Kerbaj played numerous roles from global theater, including Macbeth (1961) and Hamlet (1964) by Shakespeare, The Flies by Sartre (1963), The King is Dying by Ionesco (1965), The Physicists by Dürrenmatt (1966), The Chisel by Antoine Maalouf (1964), Doctor Faustus by Goethe (1967), Oedipus the King by Sophocles (1968), and The Dictator by Issam Mahfouz.
He collaborated with the Rahbani Brothers in the Lebanese Popular Theater, playing the role of The Person in the 1968 play of the same name. He accompanied the Rahbani productions as they expanded beyond musical theater into political drama.
Kerbaj’s sharp yet kind features allowed him to embody historical Lebanese figures, from Barbar Agha to Abou Bliq and Youssef Bey Karam, as well as other modern characters requiring an actor of distinct and exceptional caliber.
His roles in plays such as Youssef Bey Karam, Tanios Shahin, and A Moonlit Night with Abdel Halim Caracalla remain unforgettable. He also taught at the Lebanese University’s Institute of Fine Arts, specializing in theater and the art of recitation.
The Cultural Department of the “Lebanese Forces” extends its deepest condolences to the family of the deceased and to the Lebanese people. Through his art, he instilled pride, dignity, and resilience during Lebanon’s most difficult times.
May the great Antoine Kerbaj rest in peace and find his place on the eternal stages of paradise.
Un communiqué a été publié par le département culturel du bureau de l’information et de la communication des “Forces Libanaises” :
C’est avec une profonde douleur et une grande tristesse que le département culturel pleure, avec tous les Libanais, la perte d’un grand acteur, Antoine Kerbage, qui a tant apporté à l’art libanais à travers des œuvres inoubliables au théâtre et à la télévision.
L’histoire de Kerbage est à la fois simple et singulière, car il a réalisé son rêve dans un pays aux sables mouvants et aux plateformes piégées. Il est descendu à Beyrouth depuis les hauteurs de Sannine et est devenu ce qu’il souhaitait être : une étoile. Mais une étoile sobre, qui gardait ses distances avec la consommation de masse et les plateformes bon marché.
Il était au cœur de la scène théâtrale libanaise : l’école du théâtre moderne avec Mounir Abou Debs, le cercle du théâtre libanais avec Antoine et Latifa Multaka, la troupe du théâtre libre avec Berge Vazlian et ses compagnons…
Il était comme une pierre angulaire, un modèle hors du commun pour la nouvelle génération d’acteurs, incarnant un jeu sobre et profond qui a transcendé la simple rhétorique et la performance théâtrale classique. Il a brisé le stéréotype de l’acteur “héroïque”, dont la présence était autrefois mesurée par la hauteur de sa voix, le gonflement de sa poitrine et l’emphase de ses gestes.
Antoine Kerbage avait une prestance unique. Sa posture parlait, sa démarche résonnait. Il avait une présence nuancée : une stature imposante, une expression marquée, une présence physique indéniable, mais aussi une tension nerveuse maîtrisée, un sens affûté du détail, une vigilance constante qui faisait de son corps un radar en perpétuelle alerte.
Il a interprété de nombreux rôles dans le théâtre mondial : Macbeth (1961) et Hamlet (1964) de Shakespeare, Les Mouches de Sartre (1963), Le Roi se meurt d’Ionesco (1965), Les Physiciens de Dürrenmatt (1966), Le Ciseau d’Antoine Maalouf (1964), Docteur Faust de Goethe (1967), Œdipe Roi de Sophocle (1968), ainsi que Le Dictateur d’Issam Mahfouz.
Kerbage a également travaillé avec les Rahbani au sein de la troupe populaire libanaise. En 1968, il a incarné le rôle de “La Personne” dans la pièce du même nom. Il a accompagné les œuvres des Rahbani qui, au fil du temps, ont accordé une plus grande place aux rôles non chantés et se sont rapprochées du théâtre politique.
Il conservait des traits du visage à la fois durs et empreints de bienveillance, incarnant des personnages historiques libanais comme Barbar Agha, Abou Bliq, Youssef Bey Karam, ainsi que d’autres figures plus contemporaines nécessitant un acteur d’une trempe particulière et exceptionnelle.
Personne n’oubliera ses rôles dans les pièces Youssef Bey Karam, Tanios Chahine et Une nuit de pleine lune avec Abdel Halim Karkala. Il a également enseigné au département de théâtre de l’Institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise, en se spécialisant notamment dans l’art de la diction.
Le département culturel des “Forces Libanaises” adresse ses sincères condoléances à la famille du défunt et au peuple libanais. Antoine Kerbage a insufflé, à travers son art, fierté, dignité et résilience, même dans les périodes les plus difficiles traversées par le Liban.
Que Dieu accorde à l’illustre Antoine Kerbage une place sur les scènes du paradis.